mardi 26 mars 2013

Perte de rendement sur les chaînes


Salut à tous,

Aujourd’hui je m’attaque à un sujet technique de pur rendement : celui de la chaîne  J’avais mis un lien sur Twitter il y a quelques temps suite à une discussion avec Julien Pinot sur les optimisations matériels. Le site friction-facts  met en avant des gains de 3 watts entre différentes chaines neuve. 


J’ai voulu voir si je pouvais de mon coté observer une différence entre  neuve et  usée de 5000 km. L’idée est de se servir du SRM comme mesure étalon et d’un powertap G3 pour mesurer les pertes. Ces dernières sont estimées vers 3 % par friction sur du neuf. Qu’en est il sur une usée ?
Mon dernier changement datant de début septembre et ayant fait un bon 5000 km depuis dans des conditions plutôt hivernal, il  était temps d’en changer. Mon outil de mesure l’a confirmé sans non plus détecter une usure extrême (allongement à  0.75 % : changement conseillé mais pas encore obligatoire !).


 En mesurant les puissances entre SRM et powertap avant, puis juste après changement, je voulais savoir si un gain de rendement était mesurable. Soit en résumé dissipé moins de watts entre les 2 moyens de mesures.
Pour cela j’avais effectué une mesure sur route avec une dizaine de passages de 3 min vers 230w sur 50*17@85tr/Min  puis une autre avec une montée de Salbert de 12 min vers 280 w sur 36*19@85tr/Min. Je précise que les deux chaines ont été dégraissées et nettoyées  avec le même produit. J’ai rajouté à cela une confrontation des 2 montées Salbert avec le calculateur théorique AWSOFT comme sur mes tests de roues. Les essais se sont déroulés sur routes sèches et avec des températures entre 5 et 9 degrés.


Les résultats semblent montrer un écart de 1 % à 1.5 % de perte mesurée à la roue powertap entre vieille chaîne et neuve. En comparant le calcul théorique de la montée du Salbert ( 284w) et la mesure SRM ( 288w avant puis 285w après) , on n’est pas loin  de ce résultat. L’autre information que l’on peut en tirer même si le faible nombre de mesures ne permettent pas de l’affirmer, c’est que le rendement semble meilleur sur grand plateau. En effet dans les études disponibles on conseille, en essayant de ne pas trop croiser la chaîne  de rester sur les gros pignons/plateaux. Par exemple il faudra mieux choisir 50*21 que 36*16 pour un ratio de 2.3 recherché.
Pour revenir à notre étude vers 400 watts cela pourrait faire 4 à 6 watts de perte rien que sur la chaîne et encore cette dernière n’était pas à bout, ni sale. D’où l’importance d’entretenir son matériel et de ne pas trop tirer sur la corde. Les jours de compétitions primordiales il sera toujours bon d’avoir une chaîne neuve. En cumulant avec des bonnes roues (voir les tests)  + des bons pneus (test à venir), on voit que faire de bons choix  matériels peut être crucial résultat chiffrés à l’appui.  Le cyclisme devient  une discipline de pointe technologique comme physiologique grâce aux capteurs  de puissance. On en découvre un peu plus chaque jour sur le fonctionnement homme/machine, passionnant !

vendredi 8 mars 2013

La périodisation inversée: le modèle de performance ultime?


Salut à tous,


La récente interview de Tim Kerrison, entraîneur chez Sky, expliquant le concept de périodisation inversée, m’a donné envie d’en savoir plus sur le sujet. Il semble présenté comme un des éléments clé dans les  résultats impressionnant de leur équipe au niveau performance. 


Celui-ci n’est évidement pas le seul et  vient compléter d’autres concepts fort judicieux comme moins de courses= plus de fraîcheur =des pics de formes plus marqués possibles (du bon sens en fait !) ou encore vivre en altitude et s’entrainer en bas. Accompagné par de fortes recherches  dans l’optimisation du matériel et de la position du coureur, on a eu une démonstration de leur puissance pas si illogique sur le Tour de France 2012.  


La tradition dans les sports d’endurance veut que l’on fasse beaucoup de volume à faible intensité avant de foncer vers des exercices plus difficiles pour préparer les compétitions.  Développer la base aérobie,  le volume c’est la clé,  voilà ce que l’on peut lire dans beaucoup d’ouvrages sur les  sports d’endurance dont le cyclisme. Mais depuis une dizaine d’année des entraîneurs  ( dans la natation surtout)  proposent une approche complètement différente : la périodisation inversée.
Cette dernière propose de conserver de l’intensité, faire progresser la puissance et la vitesse sur de courtes séances avant d’aller vers des plus longues. On joue ainsi sur la fraîcheur de l’athlète  en période hivernal bien plus aptes à encaisser de bonnes sollicitations intensives quand les compétitions sont encore loin. Ensuite le volume augmente mais sans sacrifier l’intensité. Ainsi on apprend à rouler vite pas longtemps avant de rouler vite longtemps. 


 Evidemment cela s’applique avant tout à des athlètes  ayant un certain vécu sportif leur permettant de travailler rapidement en intensité. On ne fera pas démarrer un débutant par de la PMA ! J
Pour un athlète déjà bien entraîné depuis des années, je pense que cette méthode est vraiment intéressante  Pourquoi faudrait il à chaque fois repartir par du foncier à basse intensité comme si on était débutant dans le sport ?  
Les dernières recherches montrent bien les adaptations engendrés par les différents niveaux d’intensités comme encore ce tableau trouvé sur l’excellente page de Nick Grantham.


Et celui de Coggan!


Ainsi jusqu’à maintenant j’étais plutôt sur la méthodologie classique(  en parlant avec les échelles d’intensité): I1/I2 à la reprise, puis I2/I3 + I7, pour ensuite finir à I4 + I5/I6 à l’approche des compétitions. La reverse périodisation propose d’aller rapidement vers I4+,  I5/I6, puis d’ajouter des phases plus longues à I3/I4 ( SST), pour finir en rallongeant  encore avec du  I2/I3+ I7. A l’approche des compétitions parfaire par un nouveau cycle I4, I5/I6. Donc développer la puissance et ensuite s’entrainer pour la maintenir le plus longtemps possible !
Je pense que cette méthode est totalement adaptée à ma région froide l’hiver.  Surtout cette année  où l’on vient de passer 3 mois dans la neige ou presque. Pourquoi se forcer à rouler longtemps dans le froid à faible intensité avec tous les risques que cela comporte de blessures, maladies alors que ça va finalement peu rapporter. A la place  faire du qualitatif court sur home trainer, route ou vtt, et faire des sorties mi longue ( 2 à 3h)  quand c’est possible à I3 ( ou bien ski de fond, raquette) semble un bon compromis pour passer l’hiver. Finalement quand je regarde mon entrainement  depuis mi-Janvier , je n’en suis pas loin. Que des sorties courtes à cause de la météo sur 1 h à 1h30 que se soit sur HT ou route avec un IF élevé entre 0.85 et 0.95 et quelques sorties de 2 à 3 heures réalisés en raquettes. Résultat et comme je le disais dans mon précédent post une forme vraiment bonne et supérieure à 2012. Plus de qualitatif moins de volume…
A méditer donc...

Il serait intéressant de comparer les différentes méthodes reconnues ( Grappe, Friel/Coggan, Kerrison) en fonctions de ses objectifs et voir si on ne pourrait pas en extraire une trame optimisée de modèle développement de la performance en cyclisme sur route. Je vais m'y pencher et je pense que ça fera l’objet d’un futur article…