vendredi 8 mars 2013

La périodisation inversée: le modèle de performance ultime?


Salut à tous,


La récente interview de Tim Kerrison, entraîneur chez Sky, expliquant le concept de périodisation inversée, m’a donné envie d’en savoir plus sur le sujet. Il semble présenté comme un des éléments clé dans les  résultats impressionnant de leur équipe au niveau performance. 


Celui-ci n’est évidement pas le seul et  vient compléter d’autres concepts fort judicieux comme moins de courses= plus de fraîcheur =des pics de formes plus marqués possibles (du bon sens en fait !) ou encore vivre en altitude et s’entrainer en bas. Accompagné par de fortes recherches  dans l’optimisation du matériel et de la position du coureur, on a eu une démonstration de leur puissance pas si illogique sur le Tour de France 2012.  


La tradition dans les sports d’endurance veut que l’on fasse beaucoup de volume à faible intensité avant de foncer vers des exercices plus difficiles pour préparer les compétitions.  Développer la base aérobie,  le volume c’est la clé,  voilà ce que l’on peut lire dans beaucoup d’ouvrages sur les  sports d’endurance dont le cyclisme. Mais depuis une dizaine d’année des entraîneurs  ( dans la natation surtout)  proposent une approche complètement différente : la périodisation inversée.
Cette dernière propose de conserver de l’intensité, faire progresser la puissance et la vitesse sur de courtes séances avant d’aller vers des plus longues. On joue ainsi sur la fraîcheur de l’athlète  en période hivernal bien plus aptes à encaisser de bonnes sollicitations intensives quand les compétitions sont encore loin. Ensuite le volume augmente mais sans sacrifier l’intensité. Ainsi on apprend à rouler vite pas longtemps avant de rouler vite longtemps. 


 Evidemment cela s’applique avant tout à des athlètes  ayant un certain vécu sportif leur permettant de travailler rapidement en intensité. On ne fera pas démarrer un débutant par de la PMA ! J
Pour un athlète déjà bien entraîné depuis des années, je pense que cette méthode est vraiment intéressante  Pourquoi faudrait il à chaque fois repartir par du foncier à basse intensité comme si on était débutant dans le sport ?  
Les dernières recherches montrent bien les adaptations engendrés par les différents niveaux d’intensités comme encore ce tableau trouvé sur l’excellente page de Nick Grantham.


Et celui de Coggan!


Ainsi jusqu’à maintenant j’étais plutôt sur la méthodologie classique(  en parlant avec les échelles d’intensité): I1/I2 à la reprise, puis I2/I3 + I7, pour ensuite finir à I4 + I5/I6 à l’approche des compétitions. La reverse périodisation propose d’aller rapidement vers I4+,  I5/I6, puis d’ajouter des phases plus longues à I3/I4 ( SST), pour finir en rallongeant  encore avec du  I2/I3+ I7. A l’approche des compétitions parfaire par un nouveau cycle I4, I5/I6. Donc développer la puissance et ensuite s’entrainer pour la maintenir le plus longtemps possible !
Je pense que cette méthode est totalement adaptée à ma région froide l’hiver.  Surtout cette année  où l’on vient de passer 3 mois dans la neige ou presque. Pourquoi se forcer à rouler longtemps dans le froid à faible intensité avec tous les risques que cela comporte de blessures, maladies alors que ça va finalement peu rapporter. A la place  faire du qualitatif court sur home trainer, route ou vtt, et faire des sorties mi longue ( 2 à 3h)  quand c’est possible à I3 ( ou bien ski de fond, raquette) semble un bon compromis pour passer l’hiver. Finalement quand je regarde mon entrainement  depuis mi-Janvier , je n’en suis pas loin. Que des sorties courtes à cause de la météo sur 1 h à 1h30 que se soit sur HT ou route avec un IF élevé entre 0.85 et 0.95 et quelques sorties de 2 à 3 heures réalisés en raquettes. Résultat et comme je le disais dans mon précédent post une forme vraiment bonne et supérieure à 2012. Plus de qualitatif moins de volume…
A méditer donc...

Il serait intéressant de comparer les différentes méthodes reconnues ( Grappe, Friel/Coggan, Kerrison) en fonctions de ses objectifs et voir si on ne pourrait pas en extraire une trame optimisée de modèle développement de la performance en cyclisme sur route. Je vais m'y pencher et je pense que ça fera l’objet d’un futur article…

3 commentaires:

Anonyme a dit…

La Team Sky a révolutionné les méthodes d’entraînements du cyclisme. Et ceci grâce à des entraîneurs qui viennent d'autres sports.
Leurs méthodes d’entraînements à de nombreux avantages, chaque coureur un programme bien définie et des pics de forme bien définie. De plus vu que les coureurs courent moins, ils ne gaspillent pas de l’énergie dans les transferts avant et après la course, les coureurs qui courent moins sont plus frais.
De plus, Sky a vraiment cherché et optimisé les nouvelles technologies, et chaque coureurs connaissent leurs limites et grâce au SRM ils savent ce qu'ils peuvent faire ou non .
Certes à la télé c'est pas très bien à regarder, mais Sky est en avance sur les autres équipes.

Alban a dit…

Salut,

Oui j'espère vraiment que tous ces arguments sont vrais et que les performances sont du uniquement à leurs méthodes. Ceci dit voir rentrer un coureur chez SKY et le voir devenir une vraie bête comme à la belle époque de l'US Postal me laisse encore un peu perplexe.Avec tout ce qu'on a vu ces derniers temps c'est normal d'avoir des craintes...

Anonyme a dit…

Une des solutions pour faire apaiser les rumeurs seraient de publier leurs entraînements et prise de sang ( mais on peut rêver, car après on peut interpréter leurs courbes)..